Le parc du Draveur

Le Parc du Draveur

La Ville de Maniwaki rend hommage aux bâtisseurs de la région par l’aménagement d’un parc thématique sur la drave.

C’est avec fierté que nous exposons les tableaux évoquant l’histoire de la drave qui a façonné notre belle région.

Dominant le parc, la sculpture du Draveur de l’artiste Donald Doiron, présente un draveur dans une position qui illustre bien toute l’énergie déployé par ces valeureux travailleurs.

Ce parc est situé au centre-ville de Maniwaki (longeant la Route 105 et face aux Galeries de Maniwaki),

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PANNEAU 1

parc draveur panneau 01
Draveur d'aujourd'hui, draveur d'hier

Au début du XIXe siècle la vallée de l’Outaouais renfermait les plus belles forêts de pin blanc et de pin rouge d’Amérique du Nord. Cette réalité provoqua une exploitation sans précédent de cette ressource qui donna naissance à plusieurs métiers reliés au travail du bois: bûcheron, charretier, hurlot, marqueur, ligneur, etc. Toutefois, c’est probablement le métier de draveur, avec les risques qu’il comportait, l’habileté qu’il exigeait, qui captiva davantage l’imagination populaire et inspira de nombreux artistes. Aussi, le parc du Draveur se veut-il un témoignage concret de reconnaissance à ceux qui ont contribué au développement de l’Outaouais. À gauche, la sculpture de l'artiste Donald Doiron, à droite, un véritable draveur en action. Source : collection Léo Bourdon, Maniwaki.

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PANNEAU 2

parc draveur panneau 02
Draveur sur la Gatineau, un travail d'équipe

Les rivières Gatineau, Lièvre, Rouge, Rideau, Coulonge constituaient le réseau d’affluents de l’Outaouais qui allait devenir « la route du bois ». Sur le vaste territoire de 60 000 milles carrés de l’Outaouais, les essences de pins étaient coupées, équarries et flottées jusqu’à Québec pour être chargées sur des navires en partance pour l’Angleterre et les États-Unis. L’acheminement des précieuses billes relevait du courage, de la témérité et de l’énergie des draveurs qui, du début du printemps à l’automne, travaillaient en équipe pour assurer le transport sur l’eau. Le métier était périlleux, mais la drave annuelle était signe de renouveau pour ceux qui s’y livraient, parce qu’elle permettait à nombre de bûcherons de quitter la misère des chantiers pour partir à l’aventure. Source : Gabriel Lefebvre, Collection Le Château Logue.

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PANNEAU 3

parc draveur panneau 03
Draveur sur la Gatineau, Jean Mantha surveillant du dépôt de la C.I.P. au Lac Long, 1948

La drave ou la « drive », pour reprendre une expression de la presse écrite à la fin du XIXe siècle, dont l’objectif principal était de diriger les billots sur les cours d’eau entre les lieux d’abattage et les ports de chargement, s’exerçait selon deux techniques différentes. La première consistait à attacher entre elles les billes qui formaient ainsi un radeau ou « train de bois » sur lequel le draveur vivait pour la durée du parcours; le radeau était dirigé à l’aide de rames et de voiles; cette technique évidemment, n’était pratiquée que sur les grands cours d’eau tels le Saint-Laurent et l’Outaouais, la seconde technique était appelée « à bûches perdues »; dans ce cas les billots suivaient individuellement le débit du courant. Source : Collection A.P.C., Malak, PA 161194.

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PANNEAU 4

parc draveur panneau 04
Aire de tri des billots sur la rivière Gatineau, 1936

La descente du bois sur les rivières nécessitait parfois des infrastructures particulières destinées à éviter la formation d’embâcles. A cette fin, érigeait-on fréquemment des glissoires et des estacades pour conduire sans difficulté le bois au-delà des rapides ou des chutes qui faisaient obstacle au parcours. Le glissoir se présentait comme une auge à grande dimension dans laquelle s’engageaient les billes équarries détachées ou les cubes préalablement retenus par l’estacade qui faisait office de barrage. Les cribes sont de petits radeaux de flottage qui rattachés les uns aux autres formaient de plus grands radeaux appelés cages ou « trains de bois » qui pouvaient atteindre jusqu’à 1,500 pieds de longueur (275 mètres). Source : Collection A.P.C., PA 14923.

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PANNEAU 5

parc draveur panneau 05
Billots dans l'estacade Rivière Désert, mai 1931

Le métier de draveur nécessitait une attention constante, une bonne force physique, un sens de l’équilibre hors de l’ordinaire pour se déplacer d’un billot à l’autre et une connaissance approfondie des cours d’eau de flottage. Chaque année toutefois, un nombre élevé de draveurs périssaient noyés ou écrasés en voulant par exemple dégager un embâcle. Nous ne disposons que de données approximatives sur le sujet mais en une année seulement, quatre-vingts hommes périrent lors de la descente du printemps. Quant aux mauvaises blessures, elles étaient souvent mortelles puisqu’on ne retrouvait pas de médecin dans les chantiers et que le transport du blessé était inenvisageable. Source : Collection Léo Bourdon, Maniwaki.

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PANNEAU 6

parc draveur panneau 06
Passage de billots au barrage Poigan, 1932

L’outillage du draveur se limitait à quelques outils essentiels à son travail: le crochet appelé aussi grappin, le pique ou la gaffe, le pivé et le croc-à-main ou tourne-billes. Ces outils servaient notamment à repousser dans le courant les billes échouées, à les diriger dans des passes difficiles ou à briser les embâcles en tentant de repérer « la clé de la jam ». Le draveur se distinguait des autres travailleurs de la forêt non seulement par son chapeau ou sa casquette à visière qui le protégeait des rayons aveuglants du soleil sur l’eau mais aussi par ses bottes cloutées qui lui permettaient de courir sur les billes sans trop se mouiller. Source : Collection Léo Bourdon, Maniwaki.

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PANNEAU 7

parc draveur panneau 07
Charles Marchand entouré de travailleurs forestiers à un embâcle sur la rivière Gatineau

La noirceur venue, les draveurs regagnaient leurs campements, le plus souvent des tentes qu’il fallait transporter avec tout le matériel sur les « trains de bois » ou encore à dos de cheval lorsque cela s’avérait impossible de progresser autrement. Souvent le déménagement s’effectuait de semaine en semaine surtout si le niveau de l’eau élevé favorisait une descente plus rapide. Les draveurs couchaient sur le sol sur un lit de branches de sapin qui les isolait de l’humidité de la terre. Quant aux repas, ils se composaient le plus souvent de « beans », de lard, de pain, de soupe aux pois et de pâtisseries. Source : Collection A.P.C., C-22036 et C-25721

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PANNEAU 8

parc draveur panneau 08
Équipe Brascoupé au travail, éloignant l’estacade des rives, Petit Wagoose, juillet 1931

Le folklore relié aux métiers du bois est riche en récits et légendes: pensons aux exploits de Jos Montferrand rapportés et amplifiés par ces conteurs au coin du feu, à ce canot d’écorce voguant dans les nuages sous la gouverne du diable conduisant des bûcherons à leur domicile en échange de leur âme, etc. Parmi les chansons racontant la vie au chantier, il y a bien sûr « Les raftmen », « Dans les chantiers nous hivernerons » mais l’une des plus belles, intitulée « La drave » a été écrite par Félix Leclerc. Source : Collection Léo Bourdon, Maniwaki.

Ça commence au fond du lac Brûlé
Alentour du huit ou dix de mai
La mort à longues manches
Vêtue d’écume blanche
Fait rouler le billot
Pour que tombe Sylvio
Elle lui lance des perles
Des morceaux d’arc-en-ciel
Pour lui crever les yeux
Et le briser en deux ...

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PANNEAU 9

parc draveur panneau 09
Une armada au service des draveurs

Pendant longtemps, les draveurs n'ont pu compter que sur l'énergie de l'eau et sur leur force physique pour assurer le transport du bois. À partir des premières décennies 1900, ils ont disposé d'une flottille spécialisée pour les assister dans leur dur labeur. D'abord à vapeur, les gros remorqueurs, comme le «Pythonga» ont été motorisés. Ils assuraient le transport de trains de bois sur de grands plans d'eau, comme le Baskatong. Trois autres types d'embarcations étaient aussi en usage: le «pointeur», un solide canot de bois, apte à sauter les rapides, servant au transport des draveurs et de la marchandise; «l'Acadia», un petit remorqueur d'acier et motorisé qui servait au transport des draveurs et à la traction des estacades pour dégager les baies des rivières; et le «Russel», un remorqueur un peu plus puissant, bateau d'assistance aux gros remorqueurs, utilisé aussi pour la traction des estacades et pour diriger les billes dans les écluses. En visitant Maniwaki, vous pourrez admirer un modèle de chacune de ces embarcations. Source : Collection Ken Allan, Maniwaki.

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PANNEAU 10

parc draveur panneau 10
L’équipe de Boileau nettoyant la baie de Ménard sur la Wagoose en juin 1932

La Ville de Maniwaki doit son existence en bonne partie à l’exploitation et au commerce du bois; aujourd’hui encore, cette industrie continue d’avoir ses assises dans la municipalité. Cette tradition des métiers du bois s’est perpétuée à travers plusieurs familles de Maniwaki: les Heafey, les Langevin, les Riel, les Mantha, les Lapierre, les Thériault, les Merleau, les Boyle, les Scullion, les Potvin et plusieurs autres encore. A tous ces hommes « d’humble noblesse et de grande roture » comme disait Peguy, nos hommages les plus sincères. Source : Collection Léo Bourdon, Maniwaki.

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